Qu’on l’appelle “Dvorets dlya Poutina” ou “résidence du cap Idokopas”, le palais de Poutine, situé au bord de la mer Noire à Guelendjik, fait l’objet de mille et une spéculations. Voici pourquoi.
C’est l’une des marottes des opposants de Vladimir Poutine. Ce dernier se serait fait construire une “datcha” qui consiste en fait en un somptueux palais royal entouré d’un vaste domaine, le tout à l’aide de fonds publics détournés. Les autorités locales, par l’intermédiaire du porte-parole du président russe, démentent cependant depuis une bonne décennie tout lien entre cette propriété et Poutine.
35 fois la taille de Monaco !
Le palais dispose d’une superficie de 17.691 m2 et compte une orangerie de 2.500 m2, deux héliports, un port privé, une patinoire souterraine permettant de jouer au hockey sur glace, un étang, une piscine, un casino, un théâtre, une centrale électrique, plusieurs bâtiments pour loger le personnel et une chapelle. La superficie totale de la propriété serait de 7.000 ha, soit 35 fois la taille de Monaco ! Cette dernière ne peut être survolée par aucun aéronef ou drône. 300 ha de vignes comprenant une cave pour la vinification feraient également partie du domaine présidentiel. Le tout aurait coûté la bagatelle de 1,10 milliard d’euros !
Un architecte italien
La construction du palais a commencé sous la première présidence de Vladimir Poutine en 2005. Ce qui était alors dénommé “complexe de repos” par la presse russe s’est ensuite vu adjoindre une exploitation viticole deux années plus tard. L’ensemble a été imaginé et dessiné par l’architecte italien Lanfranco Cirillo, naturalisé russe en 2014 et aujourd’hui poursuivi par la justice de son pays d’origine pour fraude fiscale.
De multiples propriétaires
Alors que la polémique quant au coût de construction du domaine gronde depuis le début du projet, en 2011, l’homme d’affaires Alexandre Ponomarenko, proche de Poutine, achète le palais à Nikolaï Chamalov, un autre proche du président. Selon l’opposant politique Alexeï Navalny, cette vente serait fictive et destinée à cacher le véritable propriétaire, qui ne serait autre que… Vladimir Poutine. À la suite de la diffusion du documentaire Un palais pour Poutine : L’Histoire du plus gros pot-de-vin, publié sur YouTube le 19 janvier 2021 et qui est le résultat d’une longue enquête menée par la Fondation anti-corruption (FBK) créée par Navalny, c’est le milliardaire et oligarque russe Arkadi Rotenberg, également proche du président russe, qui serait le propriétaire actuel du palais et de ses dépendances.